Récits de course

UTMB – Récit de course CCC 101km

arrivée utmb
UTMB – Arrivée Chamonix

Ultra Trail du Mont Blanc – CCC – 101km – 6200D+

Profil de la CCC 102km - UTMB
Profil de la CCC 102km – UTMB

L’UTMB est un vrai trail montagnard qui traverse trois pays (France / Italie / Suisse) et trois grandes régions alpines. Il emprunte principalement le sentier de randonnée autour du Mont-Blanc.

L’UTMB est un évènement qui comporte plusieurs épreuves, détails ici.

Taux d’abandon, statistiques :

  • DNF 35% – côte ITRA mini 362 – la majorité mettent plus de 23h

Ma côte ITRA : 417 – Et mon plus grand sommet d’entrainement c’est le terril de Loos en Gohelle 80D+

Estimez votre temps de course et temps de passage ici en fonction de votre côte ITRA

Équipement

Article dédié ici

Total : 2,5kg (sans l’eau), dont 1,8kg de matériel obligatoire

Récit de course UTMB – CCC 101km

Dire qu’il y a 6 ans je ne savais pas courir 7 minutes sans m’arrêter, que je ne connaissais pas l’UTMB ou Killian Jornet.
Hier j’ai vécu une aventure magnifique, parfois douloureuse autour du Mont-Blanc…

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Jeudi 30 septembre, nous roulons vers Chamonix. J’entre dans les montagnes, je n’ai jamais vu le Mont-Blanc d’aussi près.
On se gare au Parking Grepon, il est à 10 minutes et gratuit la première heure.
Puis on suit la foule et je découvre l’ambiance d’une arrivée à l’UTMB. J’espère moi aussi vivre ce moment samedi matin…
J’ai tellement vu en photo et vidéo ce lieu, et là, j’y suis, je voyais ça plus grand, mais j’ai la boule au ventre.
Je reçois 2 sms de l’orga pour me confirmer l’heure de la course et me préciser qu’il fera 0°C dans la nuit.

Direction maintenant le retrait des dossards. On marche 10 minutes à travers le salon du trail et on entre dans le centre sportif.
Je patiente dans la file et je découvre toutes les étapes pour avoir le fameux sésame :

  • Présentation de la carte d’identité et liste aléatoire du matériel à présenter.
  • Je dois mettre 5 éléments dans un bac. Dont la veste qui doit être ouverte et retournée.
  • Même si je sais que tout est ok j’ai peur mdr. Après examen, on me tamponne ma liste.
  • Direction le fameux dossard, enfin je l’ai !
  • Dernier point on me fixe une puce sur mon sac. Donc, il faut y aller avec son sac de course, car on ne peut plus l’enlever.

Puis on m’annonce qu’il n’y a plus ma taille de tee-shirt, ni celle en dessous. C’est une blague !
On te demande ta taille, on te précise bien que tu ne peux plus changer et quand t’arrives y a plus Grrrr. Bref, je me retrouve avec un tee shirt XS au lieu de M.
Heureusement, il taille un peu grand.

Maintenant un petit repas et dodo.

Jour J

5h45 je suis réveillée avant l’alarme. J’ai 1h pour me préparer.

Et là, c’est le drame, j’ai oublié mes sachets de boisson isotonique maison. Du coup, j’ajoute dans l’eau du jus d’orange + citron pressé.
Nutrition : eau Hydroxydase (+ de 20 minéraux), Sève de bouleau + thé Matcha Belseva (anti-fatigue), repas complet en soupe Feed, compote. Sur les ravitos je mange des fruits et de la soupe quand il y en a. Je n’ai jamais eu de problème de digestion personnellement sur mes trails longs.

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Ensuite, j’attends 10 minutes la navette de départ. Il y a plusieurs bus et plusieurs arrêts au choix.
Il règne un grand silence durant les 30 minutes de trajet et la traversée du tunnel du Mont-Blanc.
On nous dépose à 10 minutes du départ. Je vois des toilettes sauf qu’il y a au moins 100m de queue ! Un petit buisson fera l’affaire mdr.

Après une petite côte, je découvre l’arche, nous avons 1h d’attente.
Il est possible de laisser un sac (fournie) pour l’arrivée à Chamonix, mais pas de sac d’allégement à mi-parcours. Bref si vous n’avez pas d’accompagnant, il faudra vous lester d’avantage. Je trouve cela dommage sur un 100km !

À la base, mon homme ne devait pas m’accompagner, il devait lui aussi participer à la course. Mais suite à un problème de santé, il n’a pas pu prendre le départ à sa grande déception.
Non seulement il a perdu les frais d’inscription mais il a dû débourser 28€ pour me suivre en navette ! Et si je ne vais pas jusque Champex, je ne le verrai pas. Détails de son aventure accompagnant ici .

Départ Courmayeur (Italie) – 9h

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Un petit bisou, une photo et je me dirige avec un ami vers mon sas de départ.
Il y en a 3 en fonction de votre numéro de dossard et votre côte ITRA (homme et femme). Heureusement, nous sommes dans le même.
Il y a donc un départ à 9h, puis 9h15 et enfin 9h30.

Le grand moment tant attendu est enfin arrivé. Presque 3 ans d’attente pour se retrouver parmi tous ces coureurs. Je me dis que j’ai déjà de la chance d’être là.
La musique de départ retentit et je reçois un sms de mon chéri “la musique va commencer, pense à moi” “fais moi rêver avec tes photos et vidéos”. Là, j’ai les larmes aux yeux, il aurait tellement aimé participer. Il faut que j’aille jusqu’au bout pour lui aussi.

Le départ est donné, on traverse quelques rues de Courmayeur et on attaque la première montée.
Je fais quelques kilomètres avec mon ami puis je le vois s’envoler. J’espère que tout se passera bien pour lui.

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Ça y est la course commence, au départ je suis juste le tempo de la file indienne.

Il y a pas mal d’ambiance entre coureurs. Je rencontre une Turque avec des sandales Vibram aux pieds. Je suis épatée et étonnée devant ce choix. Elle me précise qu’elle court depuis 6 ans ainsi.

J’apprendrai plus tard que c’est interdit à l’UTMB, et quelle n’a pas terminé ou c’est fait arrêter.
Cela se comprend, je me suis cogné 2 fois le pied sur un rocher, et sans chaussures trail j’avais plus d’orteil.

Je rencontre aussi une autre coureuse avec un dossard solidaire. Elle porte sur elle le nom de tous ses donateurs sur un ruban.

Tête de la Tronche 2584 D+

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Plus je grimpe et plus je découvre un paysage montagnard magnifique. Le Mont-Blanc est à moitié sous les nuages. Parfois, on ne voit que la pointe, tel l’olympe sur un nuage.

Je lève la tête et j’aperçois une guirlande de traileur en train de monter. Souvent, je me dis “c’est bon t’es en haut”, mais non, je redécouvre une nouvelle guirlande. Il me faudra 3h pour arriver à la tête de la Tronche 2584 D+.

Puis j’engage la descente plutôt roulante et agréable sur les crêtes. J’en prends plein les yeux !

J’entends derrière moi “C’est autre chose que les terrils d’Haillicourt hein ?”. Le monde est petit, je rencontre quelqu’un d’min coin mdr.

Refuge Bertone – R1 – 15km

UTMB refuge bertone

La descente vers le refuge de Bertone est poussiéreuse, je suis recouverte de terre. Je suis bien contente aussi de ne plus avoir de lentilles. Vive la chirurgie !

Je bois un peu d’eau pétillante et je me dirige vers la citerne d’eau pour me rincer les mains.

Là, une bénévole me dit en anglais que c’est seulement pour boire. C’est une blague !

J’ai les mains noires, ça devrait être obligatoire déjà de se laver les mains avant de se servir. Sur l’Échappée Belle, il y a même du gel hydroalcoolique.

Le ravito est basique et j’espère qu’il sera plus complet ensuite. Je mange un bout de charcuterie, du fromage, un cookie et un quartier d’orange.

Je repars au bout de 5 minutes et je mets ma veste car j’ai froid.

Refuge Bonatti – Point d’eau – 22km

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Je continue mon petit bout de chemin jusqu’au refuge Bonatti. J’en profite pour aller aux toilettes. Mais j’attends 10 minutes, car il n’y en a qu’un.

Mais pas le choix en pleine montagne pour une femme !
Quand je vois un mec tranquille en train de pisser avec vue sur les montagnes, j’avoue, je l’envie mdr.

Arnouvaz – R2 – 27km

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J’arrive au ravito d’Arnouvaz avec 1h15 d’avance sur la barrière horaire.

Là, il y a tout ce qu’il faut pour se restaurer.

Je prends du pain, une soupe avec des nouilles et j’y rajoute du riz. Puis je mange quelques fruits.

En sortant, je me couvre, car j’ai froid et j’attaque une nouvelle montée.

Grand Col Ferret 2537 D+

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Au départ, c’est cool, le paysage est toujours splendide. Puis ça se gâte, alors je mets ma capuche en mode teletubbies et je monte vers l’inconnu.

En effet, je rentre dans les nuages et je ne sais pas ce qui m’attend !

Ensuite, c’est dantesque à cause du vent, du froid, de la pluie, mais il est trop tard pour me changer.

Du coup je mets mes gants fins et mes gants de chirurgien par-dessus. Mais je les craque en les enfilant et je n’en ai pas d’autres. Hé merde, j’ai été trop minimaliste sur ce matériel.

Résultat, j’ai les bouts de doigts gelés, je ne les sens plus, et j’ai les fesses rouges.

Je grimpe tête baissée, les yeux larmoyants, le nez qui goutte, je ne vois rien à plus de 2m, bref l’enfer.

Finalement j’arrive en haut du Col Ferret 2537 D+ au bout d’1h30.

Vivement le prochain ravito que je me couvre.

La Fouly – R3 – 41km

Mais la descente est technique et boueuse. Je redouble de vigilance pour ne pas glisser.

UTMB La Fouly

J’arrive enfin au ravito de La Fouly complètement trempée et usée !

Mais j’ai 1h30 d’avance, je prends 30 minutes pour me restaurer et me changer.

En mode galère sur un banc bondé !

De plus, je découvre aussi la vidéo d’encouragement de mon chéri et de mes filles. J’ai les larmes aux yeux même si je n’entends pas ce qu’ils disent.

J’ai trop hâte de voir mon homme, encore 14km avant de le voir.

Je repars bien couverte et j’attaque une descente.

Puis la nuit tombe, j’allume ma lampe Armytek et j’attaque une côte qui me parait interminable. Je ne regarde que le sol, un pas après l’autre, zig zag en zig zag…

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Non ce n’est pas une hallucination…

Champex lac – R4 – 55km

UTMB Champex

J’arrive enfin au ravito de Champex où je vois mon homme. Je le sers dans mes bras, ça fait trop du bien après cette bataille contre les éléments.

Il est 22h10, je ne l’ai pas vu depuis ce matin, j’ai 1h15 d’avance sur la barrière.

Il m’apprend que notre ami veut arrêter là, je ne cache pas mon étonnement et j’espère qu’il changera d’avis.

Moi, j’essaie de rester dans ma course et de faire abstraction de ce qui m’entoure.

C’est quand même génial d’avoir mon homme qui me suit, il a tout préparé, mon ravito et mes affaires.

Je mange et je me rechange pour attaquer la nuit et la prochaine montée.

Au bout de 30 minutes, je repars et je demande à mon ami s’il veut repartir avec moi, mais négatif.

UTMB Champex

Je me sauve et dans la précipitation, j’oublie mes bâtons. Petit demi-tour donc et c’est reparti.

Champex Lac doit être beau de jour, mais là, j’y vois pas grand chose.

La Giète 1884 D+

Quelques kilomètres plus loin, je sens mon corps qui me lâche, mes yeux se ferment en marchant.

Là, c’est le drame, j’ai encore 8h de nuit et 50km à parcourir. Je ne sais pas comment je vais faire, je ne peux pas courir pour me réveiller, car j’entame la montée.

Je me demande même si je ne dois pas faire demi-tour, je doute d’y arriver.

À cet instant, je regrette de ne pas avoir fait une micro sieste de 15 minutes à Champex, seul point de repos.

Mais je ne l’ai jamais fait, je n’ai pas travaillé ce point, le sommeil. J’étais sûr que je tiendrais, mais à l’évidence c’est une erreur.

Mes yeux roulent, ma tête balle, j’entame un gros combat contre moi-même, j’ai même envie de me foutre des claques mdr.

Je m’arrête à chaque rocher pour m’asseoir et fermer les yeux 30 secondes. Dès que je balle, je me fais une frayeur et je repars.

J’ai même envie de m’endormir comme une merde sur un rocher. Mais je ne peux pas, c’est trop dangereux.

Ce qui me rassure, c’est que je ne suis pas la seule à m’arrêter toutes les 5 minutes pour me reposer.

J’entends une femme me crier “Allez Sophie c’est pas le moment de réfléchir, lève toi !”. À cet instant, je suis loin de réfléchir, je tiens juste ma tête bien lourde dans ma main lol.

Mais ça me remotive… 10 minutes.

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Je commence à avoir des hallucinations, les pierres et branches d’arbres deviennent des personnages.

Je vois même un instant mon sac de couchage sur le bas-côté. Bon là, mon corps m’envoie un grand signe “arrête tes conneries, j’ai envie de dormir !”.

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Après 3h de combat acharné contre moi-même, j’arrive enfin en haut .

J’entame donc la descente qui me réveille un peu. Je me dis que je vais dormir 10 minutes au prochain ravito.

Trient – R5 – 72km

UTMB Trient

Mais voilà, j’ai perdu beaucoup de temps dans cette montée et je n’ai plus que 20 minutes d’avance sur la barrière. Du coup je bois juste un verre d’eau et j’enlève mon sur pantalon imperméable.

En effet, il ne pleut plus et il fait moins froid.

Quand t'es au bout de ta vie !
Quand t’es au bout de ta vie !

Je sors le petit mot de ma fille “quand tu n’en peux plus”, il est humide, mais j’arrive encore à lire, même si je suis un peu déconnectée à cet instant. Bref, le sac Oxsitis n’est pas vraiment étanche.

Les Tseppes 2065 D+

Je repars donc pour une nouvelle et longue montée toujours à moitié endormie.

Mes bâtons sont mes béquilles, ils me gardent en équilibre quand mon corps balle. Parfois, je me fais de belle frayeur qui me réveille un instant.

J’ai hâte que le jour se lève.

De temps en temps, j’entends en contre-bas un homme en train de dégobiller ses tripes. Il y a pire que moi.

Petit à petit, je me fais doubler, arrivée en haut, je m’aperçois que je suis la dernière. En effet, 3 fermeurs arrivent derrière moi. He merde !

Leur but, m’amener jusqu’à Vallorcine, moi je leur rétorque Chamonix. J’entends leur doute dans leur voix…

Le jour commence à se lever, j’attaque la descente plus déterminée que jamais, c’est plutôt roulant donc j’en profite.

Ça me réveille et je laisse les fermeurs à un autre coureur, j’en double une vingtaine.

Je vois le temps défiler, je me dis que si je suis arrêtée ce n’est pas grave, je vais dormir, enfin. À cet instant, cela me fait plus envie que d’être finisher.

Vallorcine – R6 – 83km

Malgré tout, je me bats jusqu’au bout, j’entends un homme au micro dire “6 minutes”. “Allez ma poule, défonce toi”, et je sprinte avec 2 autres coureurs devant moi.

“1 minute”

Je passe youhou, je n’y crois pas, et en même temps je me dis “c’est pas encore maintenant que tu vas dormir”.

Mais je dois rentrer et ressortir aussitôt du ravito.

Je vois mon homme étonné, car il n’y croyait plus, surtout qu’il s’inquiétait, car le check point en haut a buggé. Donc j’étais une coureuse perdue pour le PC course lol.

Finalement, je prends 5 minutes après le ravito pour reprendre mon souffle et boire mon lait de soja au chocolat.

La Flégère 1860 D+ – Point d’eau – 94km

Je discute en marchant avec un autre coureur, il me dit qu’il ne voyait pas cette course aussi dure. Puis il part devant.

Rebelotte, je me retrouve dernière, cette fois-ci avec 3 sympathiques fermeurs.

Je demande ce qui m’attend et leur précise que mon but, c’est d’être finisher, pas moyen que je me fasse stopper à 8km de l’arrivée ! Je ne me suis pas battue autant pour rien.

Du coup, je grimpe motivée et surtout sans m’arrêter dans la dernière côte.

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Mais je vois un panneau randonneur avec le temps pour arriver à la Flégère. Le fermeur me rassure en me disant “c’est pour les randonneurs du dimanche, et on est samedi”.

30 minutes plus tard, j’en vois un autre, le calcul est vite fait dans ma tête, c’est mort.

Il me dit “si ta tête le veut, le reste suivra”. Heu parfois même si on le veut très fort ça ne suffit pas !

Mais j’y crois encore et je vois une autre coureuse. “Allez, c’est motivant tu vas en doubler une autre” me dit un fermeur.

Je lui réponds que je m’en fous des autres, tout ce que je veux, c’est passé la barrière horaire !

Je vois 2 fermeurs partir devant pour rattraper les autres.

Puis je les retrouve plus loin avec d’autres coureurs “elle a repris du poil de la bête !”

Bref, je ne suis plus dernière, mais le temps passe et je dois me rendre à l’évidence, je n’y serai pas à temps.

Surtout, quand je dois remonter cette piste de ski interminable.

Et quand j’arrive en haut, les bénévoles me crient “c’est bon t’es dans les temps, bravo”.

Là, je craque, je fonds en larmes, je suis en train de me dire que vais être finisher. Je n’y croyais plus.

Je mange un peu et j’entame la descente.

Celle-ci est bien technique, pleine de racines et de roches. Celui qui me dit que la CCC est roulante, je lui fous une baigne mdr.

J’essaie de rester vigilante se serait dommage de se blesser maintenant.

Je rencontre en contre-sens des dizaines de supporters, venus encourager les premiers de l’UTMB.

Ils me félicitent tous, m’applaudissent, dans toutes les langues. Je leur décroche un merci à chaque fois.

La descente est douloureuse et j’ai du mal à dérouler même quand cela devient plus roulant à la fin.

UTMB

Chamonix – Arrivée

J’aperçois mon homme, j’y suis presque, il me motive, mais je lui dis que je n’en peux plus.

En effet, mes os sont comme des barres de fer qui tremblent dans toute ma chair.

Je passe la première passerelle et je longe le salon du trail.

Beaucoup de monde m’encourage et j’entends au loin mon amie qui me crie. Je fonds en larmes, ma gorge se serre, j’ai du mal à respirer alors je marche et je me calme.

2° passerelle, dernières marches, je demande où je dois aller, j’ai hâte d’en finir.

Arrivée UTMB
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Je passe dans la rue à travers la foule, puis j’arrive enfin dans la dernière ligne droite.

L’ambiance est géniale, c’est du délire, faut le vivre pour comprendre.

Je passe enfin cette ligne d’arrivée et je craque, je réalise à ce moment que j’y suis arrivée !

Je suis finisher et je suis devenue cent bornarde à l’UTMB pour mes 40 ans.

Mon homme me baptise au mousseux, mes amis me félicitent. J’ai ma fille au téléphone, bref un pur moment de bonheur.

Par contre, plus de veste finisher à ma taille et je ne peux pas avoir une autre taille. Mais on me promet de me l’envoyer par courrier.

Finalement après plusieurs relances, on m’a baladée durant plusieurs mois et à ce jour, je n’ai toujours pas reçu ma veste finisher. Bref dommage de finir sur cette note.

Que dire de plus :

Certes, ce n’est pas le plus beau trail que j’ai fait, car de 16h à 7h du matin je n’y voyais plus rien. J’ai préféré Samoens.

Mais l’arrivée fut riche en émotion, surtout après tant d’incertitudes, la plus magique pour moi.

C’est un fabuleux combat contre soi-même et les éléments.

J’entends souvent dire que le matériel obligatoire, c’est chiant, mais je peux vous assurer que j’ai tout utilisé vu la météo, et que je ne suis pas la seule. J’ai même été trop light pour les gants. De plus, j’ai retrouvé ma lampe ouverte dans mon sac, heureusement que j’avais une batterie de secours.

Enfin, il faut être réaliste, dans ce genre de course, il faut supporter souffrir. Ce n’est pas que du bonheur, il n’y a pas que du plaisir.

Mais plus la bataille est rude, plus la victoire est belle !

Enfin si j’ai un dernier conseil à vous donner, arrivez tôt pour le tee-shirt et courez vite pour avoir votre veste finisher.

Tout savoir sur l’UTMB : inscription, courses qualificatives, estimation de temps…

Vidéo CCC UTMB

9 réflexions au sujet de “UTMB – Récit de course CCC 101km”

  1. Bonjour
    Juste énorme ce que vous avez fait là.
    A peine 6 ans pour se bâtir un physique et un moral à la hauteur de ce challenge et à la fois devenir cent bornard tout en terminant cette redoutable épreuve dans les temps est – de mon point de vue de coureur à peine débutant- juste colossal.
    Un immense bravo et tout mon respect, madame.

    1. Merci beaucoup. J’ai commencé il y a 6 ans en effet, j’ai mis 2 mois pour courir 30 minutes sans m’arrêter.
      Et j’ai démarrer le trail 2 ans après, et là coup de cœur, petit à petit j’ai augmenté les distances…
      Et je me suis dit un an après : “si un jour je suis cent bornarde se sera sur l’UTMB !”
      Il faut juste y croire 😉

  2. je tiens a te dire Bravo … Un grand Bravo même !!!!!!! excuse moi mais t’es une dingue !!!! mdr … quand j’ai appris que tu faisais la CCC, j’ai répondu direct … elle ira au bout !!!!! Tellement tu as un mental d’acier !!!! et même que quand je l’ai su j’avais déjà envie de lire ton récit avant que tu ai fini la CCC mdr … ce récit est juste magnifique !!! plein de bons enseignements et ça donne les larmes aux yeux bordel mdr … dans le ELLE ET LUI il y a ELLE mais aussi comme tu en parles souvent … LUI … je lui dis Bravo d’avoir eu le courage de te suivre comme il l’a fait sachant qu’il aurait du être la, lui aussi … Maintenant je lui souhaite de revenir bien, … peu importe le temps que cela prendra mais revenir BIEN !!! Je te souhaite une bonne récupération et te dit UN GRAND BRAVO encore et espère encore vous lire bcp de fois dans ELLE ET LUI !!!!

    Biz a greg et soit fort min copain !!! et quand cha va moins bien … on mange inné bonne Tartine !!! bon ok je sort … LOL

    BRAVOOOO CHAMPIONNE !!!!!!!!!!!!!!!!

    1. Ho merci Marco, c’est super gentil. On se verra certainement sur l’UTPMA. Et Greg doit faire un petit régime car il a mangé beaucoup de tartines mdr

  3. Bonjour, tout d’abord chapeau pour la course, je ne m’y risquerai pas…
    J’envisage de porter assistance à un ami qui participera à la CCC cet été et du coup pendant la lecture de votre récit j’ai vu qu’une partie “détails de son aventure d’accompagnant” été envisagée.
    Est-ce toujours d’actualité ?
    Si c’est le cas je serait ravi de pouvoir bénéficier de ce précieux ressenti.
    Merci beaucoup.
    Joël

    1. Bonjour, en effet je vais secouer monsieur pour qu’il prenne le temps de rédiger cette article. Car c’était une aventure pour lui aussi et je vous souhaite bon courage pour cette épreuve lol. Cela sera fait courant de semaine 😉

  4. Bonjour
    Est ce que vous voulez bien me partager votre préparation car j’ai le même objectif et je suis inscris pour la ccc 2019

    1. Hello, désolé pour ce retard mais je n’avais pas reçu la notification. Je n’ai pas fait de prépa particulière. En règle générale je cours 3 fois par semaine : 1 fractio, 1 sortie déniv et 1 sortie longue (max 4h). Bien sur j’ai fait aussi plusieurs courses avant (Bouillon 50km, Maxi Race 42km, Samoens 90km) et quelques exercices PPG (squat, chaise, gainage) et proprioception. Bonne aventure 😉

  5. Bonjour. Super récit. L’aventure pour moi sur la CCC est dans 5 semaines et je flippe….. J’ai le même indice ITRA que vous 🙂 Ca fait trois ans que j’attends le tirage au sort et me voilà prise avec mon ami. Aventure que nous allons partagé ensemble. Ce qui me fait peur ce n’est pas le kilométrage mais plutôt le dénivelé car j’habite dans une région plate, lol….. Comme on dit: Y’a plus qu’à 🙂 🙂

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